La MB est un carcinome épidermoïde intra-épithélial (in situ). La population la plus concernée est la 7e décennie et le sexe féminin. Les formes génitales sont fortement liées aux papillomavirus humains (PVH).
Sur le plan anatomopathologique, l’épiderme est désorganisé et constitué sur toute son épaisseur de kératinocytes atypiques, mais qui, par définition, ne franchissent pas la membrane basale.
La maladie de Bowen peut progresser dans 3 à 5% des cas en carcinome invasif, dans des délais très variables. Et elle s’associe volontiers à d’autres carcinomes cutanés (baso- ou spinocellulaires). D’où l’importance de réaliser un examen cutané complet à la recherche d’autres lésions cancéreuses ou précancéreuses.
Diagnostic
Évoquer une maladie de Bowen (carcinome spinocellulaire in situ) sur la simple clinique peut s’avérer être difficile.
Devant cette lésion unique située en zone photo‐exposée, avec un aspect de disque érythémato-crouteux, bien limitée, avec une bordure festonnée et une évolution très lente chez un patient âgé, le diagnostic de maladie de Bowen doit être cité en premier intention.
La confirmation diagnostique est obtenue par biopsie. Certains médecins généralistes réalisent cet acte. Dans le cas contraire, il faut adresser le patient à un dermatologue qui se chargera de la biopsie et qui organisera ensuite la prise en charge (en cas de confirmation diagnostique).
Traitement de la maladie de Bowen et des carcinomes in situ
- Lésion de petite taille : 2 options :
– exérèse avec contrôle anatomopathologique,
– cryothérapie « agressive » (durée optimale de congéla- tion : 10, 20, 40 sec ?), à 3 conditions :
- éviter de traiter les jambes et les zones à trophicité précaire,
- vérification du diagnostic par biopsie,
- possibilité de suivi ultérieur.
2. Si la chirurgie et la cryothérapie semblent difficiles (lésions étendues ou multiples ou zones cicatrisant mal) : chimiothérapie locale : 5-FU, PDT, imiquimod à 2 conditions : vérification diagnostique par biopsie préalable et surveillance après traitement.
3. Il faut profiter du temps de cette consultation pour insister auprès de votre patient sur les mesures de photoprotection. Les recommandations de l’Académie Américaine de Dermatologie sont :
- Recherche d’ombre ;
- Éviter l’exposition de 10 heures à 16 heures ;
- Port d’un écran solaire dont le SPF (« sunburn protection factor » = facteur de protection solaire) est au moins égal à 15, 15 à 30 minutes avant l’exposition et une nouvelle application toutes les 2 heures à l’extérieur même les jours nuageux ;
- Port de vêtements clairs, longs, à mailles serrées, chapeau large ;
- Pas de bronzage à l’extérieur ou en cabine à UV.
4. Prévenir le patient qu’une surveillance régulière à vie s’impose, afin de dépister précocement les récidives ou l’apparition d’une autre tumeur cutanée.